Eveillé vers 4h par un appel religieux aux haut-parleurs, dans l’obscurité j’ai pris un livre au hasard dans la bibliothèque et c’était le Deleuze face à face de Dumoncel. Très bien, Dumoncel. Bien que ça se présente sous la forme éclatée d’un abécédaire, il cherche l’unité de la doctrine. La doctrine de La-Borde-les-bois, du Bois-Clinique. Sauf qu’il appelle tout « Deleuze », Guattari disparaît, même aux entrées nomade, anti-Œdipe, Kafka, même à l’entrée rhizome.
D’autres auteurs à la recherche du deleuzisme ? Citons
Badiou, Deleuze la clameur de l’Être ;
citons Sauvagnargues, Deleuze,
l’empirisme transcendantal ; citons Montebello, Deleuze : la passion de la pensée.
En partant de la conférence de 1967 sur la Dramatisation, véritable coup d’envoi de
la doctrine, on peut esquisser deux tendances parmi les lecteurs : ceux qui
privilégient les dynamismes spatio-temporels individuants, ceux qui
privilégient le continuum virtuel de l’Idée et son actualisation. Dumoncel, qui
élabore sa propre philosophie dans la foulée du deleuzisme, suit nettement la
seconde tendance, tout comme Badiou dont le but est à l’inverse de critiquer la
doctrine et de s’en démarquer. Tous deux affirment le deleuzisme comme variante
du bergsonisme. Sauvagnargues, elle, suit plutôt la première tendance, où
l’entraîne son intérêt pour la peinture, car la peinture est d’une certaine
façon la discipline des dynamismes spatio-temporels, l’art des forces. Elle
assimile le deleuzisme à une variation sur Simondon et sa philosophie de
l’individuation – et du coup, malgré son titre, elle néglige toutes les genèses
proprement « transcendantales » dans le premier Diptyque. Peut-être
Montebello est-il plus équilibré ? Pas sûr...
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